dimanche 1 janvier 2012

Abi Youcef

Abi youcef

Petite contribution a la connaissance dU VILLAGE DE Tiferdoud
Par Mohamed AOULI   (NATH AMMAR OUSSAID)
                           
« Anda ara the doudh a ya dar?  Ya nayas sa azar..! »

               

Avertissement.

Certains jeunes, et a juste titre disent : qu’a chaque fois qu’un vieux  meurt c’est une  bibliothèque qui disparait avec lui.
 Effectivement jusqu'à ces vingt ou trente dernières années rien ou presque n’avait été  écris  sur la kabylite ; ses spécificités et  traditions.

Car s’il y avait une culture kabyle en général qui était commune a tous ; il y avait aussi des spécificités à chaque village comme Tiferdoud qui avait des pratiques qu’en ne retrouvait  pas ailleurs.

Ceci dit, il y avait eu fort heureusement ces monuments  de notre culture que sont les  BOULIFA, MAMMERI et autres FERAOUN qui eux, et bien sur, avec les T.OUSSEDIK, M. GAID, Y. ADLI.etc.. Avaient  fais un travail titanesque sur notre histoire, notre culture et notre personnalité au vu de ce qui existait  et qu’ils en soient a jamais remercies.

Lors d’un récent enterrement au village ; après les coutumières discussions lors de ces événements ; des jeunes m’avaient interpelés pour me demande «  A DDA MOHAMED pourquoi tu n’écrirais pas ce que tu es train de nous dire sur ces us et coutumes et autre histoire   que tu connais ou dont en t’avait parle comme tu viens de le faire sur le village ! ».
Alors qu’il en soit ainsi et tant pis pour vous !!!

Donc, pour nos parents, et pour la plupart d’entre vous des aïeux : l’égocentrisme était banni dans  tout leurs comportements, ou du moins ils le laissaient a la porte de leurs  maisons.
Et, avec humilité pendant les sessions par exemple des assemblées du village, lorsqu’ils émettaient leurs avis et opinions  lors  de leurs interventions, et à la fin de chaque expose; ils le terminaient toujours par cette formule : « MA YOU KEM EL HAMDOU LELLAH, MA GHELTAGH STAFI LELLAH ».
Ceci était une des caractéristique constante du Kabyle, il n’imposait rien ; il ne partait  pas du principe qu’il avait  raison, ou prétendre a une quelconque infaillibilité.

Alors, si vous le permettez mes chers Tiferdoudiens, et en toute kabylite, je commencerai donc par cette formule déjà citée en Kabyle et vous demande humblement de me pardonner quant à mes errements éventuels ou autres omissions.
 Comme en le dit bien chez nous: je te vends comme j’ai acheté. «  Akh zen zagh aken idou ghagh …. »

Alors seulement, je pourrais me permettre, et  particulièrement envers nos jeunes nés sous d’autres cieux,  pas au fait des us et coutumes et de l’histoire de leur village d’origine, apporter, ma modeste contribution a la découverte du village et de son passe.
Je ne le ferais pas dans un ordre chronologique, comme ca devait être fais; mais selon ma remémoration.
 Je vous livre donc ça pêle-mêle.
 Merci pour votre compréhension, et surtout pour votre indulgence
    
Je tiens d’abord à rendre hommage a tous ceux qui œuvrent   au  sein des comités du village de Tiferdoud, ceux du village  bien sur ; et plus encore ceux de notre immigration, car soumis a toutes sortes  de tentations, et autres attraits  civilisationnels, ils avaient maintenus et même en quelque sorte enrichis par les instruments de la modernité, les us et coutumes  ainsi   légués  par les aïeux depuis la nuit des temps.
Et à tous ceux qui de loin ou de prés  avaient contribues  à faire connaître notre village a travers les medias ou dans ce qui nous concerne maintenant  Internet.
J’espère  que cette modeste contribution sera enrichie  par d’autres  compétences et mieux, au  fait du passe comme du présent  de notre cher et aimé village

Si vous le permettez, je suggérerais quelques corrections et autres  compléments quant a la description déjà donné par ce compatriote sur le village et ses traditions et qui soit dit en passant a toute ma reconnaissance, pour avoir été le précurseur

Quant a moi, je n’aurai  pas l’outrecuidance de vouloir donner une quelque conque leçon, et  ce  qui serait  prétentieux de ma part de vouloir faire l’histoire du village.
 Je voudrai  quand même  vous faire part de ce que je sais sur le village de Tiferdoud et de ses habitants.

Tiferdoud,  c’est connu, est le plus haut village kabyle ou du moins le plus haut point habité. Il cumule exactement 1199m d’altitude.
 Il fait parti de l’ARCH NATH VOU YOUSSEF et de la légendaire confédération d’IGAWAWEN qu’IBN KHALDOUN appelle les « ZOUAOUA ».et des quinquegentiens ; la  branche : JUBALENI

Tiferdoud avait joué dans l’histoire un rôle éminemment important, et, ce bien sur au sein de son Arch, de la  Confédération, qu’au plan  national : à chaque fois qu’il avait été sollicite  pour défendre la patrie  en danger, et ce tout au long de notre  histoire.

Nous savons par exemple  que la révolte de circoncellions ou Donatistes et qu’en appelaient aussi les Saints que ce soit avec Firmus (qui était né dans l’actuelle Kabylie), avant que son frère Gildon  ne le trahissait ou plus tard avec sa sœur  qui avait relevée  le flambeau de la résistance  face aux romains et autres collaborateurs : avait été l’œuvre des montagnards du Djurdjura (MONS FERRATUS) IGAWAWEN ou les quinquegentiens.
 Et, je ne serais pas étonne, que ceux qu’en appellent encore aujourd’hui«  ESSALAH IGAWAWEN » ne provenaient pas de ce temps la ; de ces révoltés compagnons de Firmus et adeptes de DONAT, (les Robin des Bois des temps anciens)

Il est nécessaire que la jeune génération sache qu’aucun étranger avant les français, c’est-à-dire avant 1854, n’avait foulé  le sol d’IGAWAWEN.
N’en déplaisent à ceux qui veulent aujourd’hui nous apparenter à toutes sortes d’autres peuples ou peuplades.
Ceux ci, afin de nous stigmatiser sur notre intrangisance quant a notre identité, en nous cherchant  des origines a même de répondre à leurs fantasmes, et surtout rééquilibrer la  leur.
Effectivement  ils sont  comme ce mulet a qui en avait demande « qui était son père ?; et qui avait répondu « que son oncle était le cheval » .
 Nous n’avons aucun  problème de paternité.
Et ces pourfendeurs oublient ou ne savent pas que jusqu'à preuve du contraire, le plus vieil homme au monde découvert a ce jour est toujours Africain «  LUCIE », et que le mot Africain est d’origine Amazigh ; qui vient d’Ifren (Royaume d’IFREN)
L’écriture de l’histoire de Tiferdoud et par  la d’ABI YOUSSEF  nécessiterait beaucoup de recherche et de persévérance.
 Je me contenterais donc de résumé succinctement les événements de ma seule souvenance à travers mes lectures et les récits qui m’avaient été fais  par les anciens, suit donc ceci :

Histoire contemporaine :

La bataille de TACHEKIRT( actuel chef lieu  de la commune d’Abi Youssef ),s’était déroulée le mois de juillet 1854 entre le 18 et le 24 , elle mettait aux prises les seuls citoyens kabyles, car il n’y avait  jamais eu d’armée kabyle, n’en déplaisent a ceux qui minimisent la puissance citoyenne a défendre le pays contre l’invasion, et l’agression étrangère.
Et cette fois elle était Française c'est-à-dire l’une des plus grande armée du monde de l’époque à savoir l’héritière de l’armée Napoléonienne, commandée  par le Marechal RANDON en personne. 
   (David contre Goliath !).
Certains rapportaient que les kabyles avaient  une armée de tant de soldats ; ce qui était une aberration, car le kabyle était viscéralement  antimilitariste.
 Il tenait tellement à sa liberté qu’il n’admettait  aucune hiérarchie, sauf celle qu’il s’était démocratiquement .désigné tel que « TAMEN » représentant du « KHAROUB » c'est-à-dire  la famille ou groupe de famille (deux a trois) et l’AMINE qui était élu au suffrage universel du village.
Pour revenir a cette bataille de  TACHKIRT, qui, en réalité  était un haut fait de guerre de citoyens contre une armée de métier ; et quelle armée ! Elle avait durée  si mes souvenirs sont bons trois jours(3) durant lesquels toute la population avait  pris part.
 Et a l’instar de *CERIA,*(sœur de Firmus) KAHINA, les femmes de TIFERDOUD et de TAZEROUTS et avec elles l’une des plus illustre  Algérienne  FADHMA N’SOUMER qui était aussi d’ABI YOUSSEF, plus exactement du village de OUARDJA, et bien sur tous les hommes de la région.
Cette fois-ci ca était  une mobilisation générale, et non pas un volontariat.
 Quant aux femmes elles avaient participées  directement sur les champs de bataille d’une façon extraordinairement héroïque soit ; par leurs encouragements «  THIGHRATHINE » ou «  ASLI LIOU » « YOUYOUS » afin de stimuler la combativité et décupler le courage des hommes ; soit en chargeant les fusils ou autres armes.
 Elles avaient  aussi été chargées d’une  tache par trop ingrate qui consistait  à plaquer leurs mains plongées dans le HENNE  sur le dos des fuyards.
 Et le soir venu,  ils avaient  fais défilé tout le monde pour découvrir  qui avait  été ainsi marque, et c’était ainsi que ces pauvres malheureux (marques);avaient été stigmatises et honnis par les leurs.
D’ailleurs c’était de la que provient l’adage ou proverbe bien de chez nous  « Our de bouigh ara chama gou arouriou » (je n’ai pas ramène de marque sur mon dos);honteux de l’opprobre de leurs familles et du village, et pour se racheter ;  armé d’une témérité  suicidaire et le mot n’était pas assez fort ; ils s’étaient  rués des le lendemain sur .l’ennemi , et avec une telle férocité qu’il avait  été défait au bout de trois jours de combat .
L’invulnérable armée Française héritière de la Grande  armée de Napoléon Bonaparte avait été défaite, et poursuivie jusqu’aux environs de Tizi Ouzou par  ceux-là même  qu’ils appelaient  les «  COMBATANTS AUX PIEDS NUS ou autres MANGEURS DE GLANDS ».
Et au Maréchal RANDON de promettre de revenir et de se venger. !
Lors de sa battue en retraite générale qu’il fit dans son cantonnement de SEBT ATH YAHIA actuelle chef lieu de la commune n’Ath Yahia.
(Ce qu’il ferait malheureusement trois années plus tard en 1857)

Pour revenir sur cette mémorable bataille .il y a lieu de signaler que LALA FADHMA devait être d’une persuasion extraordinaire pour amener les kabyles à accepter son autorité  lors de cette bataille.
 Car la misogynie des kabyles était proverbiale et d’ici a suivre les recommandations d’une jeune fille, et qui plus était une [ Tamnafact](en instance de divorce)  il faut véritablement qu’il y  eu miracle.
 Cette bataille a laquelle avaient participés tous les villages  environnant fut  dirigée par HADJ MOHAMED KHELIFATI D’AIT KHLIFA, SI MOHAND TAYEB SID AHMED frère et agent de liaison de LALA FADHMA et AMAR ATH AMAR OUSSAID  amine el oumana de TIFERDOUD.
En dehors de SI MOHAND TAYEB, les deux autres avaient été élus pas par leurs pairs et bien sur aussi par les AMINE des AARCH présents au combat.
Mais pour ce qui était de cette démocratie KABYLE  nous y reviendrons plus loin.
 Afin de jauger de l’exploit légendaire réalise par ces villageois, il faut savoir, qu’a cette époque, la population d’Abi Youssef était de ; 3348 âmes environ ; le nombre d’habitants de Tiferdoud était de : 540,  Tsoufik deTazrouts  :(Thakhlidjth, Ath Adela, Thavouhaset) 940, Ath Salan590 etc.…, ceci était  puise dans les listes de Tamchret de 1861.

La vengeance des Français avait été terrible, pour ne citer que Tiferdoud, c’etait a cette époque qu’ils avaient détruits  et rases  ce nous appelons aujourd’hui  Ikherbane (ruines). Hameau habite par Akheroub ath Aouli : les actuels Ikherouben  n’Ath Amer Ou Saïd et Ath Ouslimane. Il avait été entièrement  détruit  jusqu'à la mosquée par les Français et ce pour punir «  Akharoub de Amar Ath Amar Oussaid ; pour sa participation en tant que dirigeant a la bataille de Thachekirth.

Quant a l’insurrection Kabyle de 1871 dirige par  El Mokrani et Cheikh  Ahaddad, toujours contre les Français, et  bien sur pour la libération du pays, je me contenterais de vous citer la liste des familles et hommes de Tiferdoud condamnes par la France pour avoir participe  a ce soulèvement :
El Houssine ou Koukou agent du bachagha
            Mohand Said Nath Sidi Said Cheikh des Khouan
            Mohand Said Nath Oumeziane,
Ali Nath Oubellil,
Mohamed Nath Ali,
Amar Nath Hamou,
Chabane Nath Idir,
Mohand Said Nath Idir,
Amar Nath Idir,
la famille de Saadi Nath Amar Oussaid tue a Oued Aissi
            la famille de Mohand Arezki Nath Hamou tue devant le Fort,
la famille de Brahim Nath Hamou tue a Oued Aissi,
la famille de Mohand Ouamer Nath Oumeziane tue devant le Fort,
 Larbi Nath Amar Oussaid blesse,
Said Nath Hamou blesse,
Ahmed Nath Ouamer <Amine>,

Cette liste ne faisait état que  des gens qui avaient été sanctionnés  pour leurs participations au soulèvement, et les familles de ceux qui sont morts au combat.
Elle était aussi le fait de l’autorité Française, et il devait certainement y avoir beaucoup d’autres combattants que l’autorité coloniale ignorait.

Ces combattants qu’en appelaient « Im seblen (ceux qui vont se sacrifier  pour la patrie) étaient les précurseurs des fameux  Kamikaze.
En effet, ces volontaires avant de partir combattre l’ennemi étaient soumis a un cérémonial sur leurs demandes ; difficilement soutenable, et inimaginable a notre époque : ils leurs faisaient d’abord la toilette des  morts; c’est  a dire ils les purifiaient , ils les habillaient des linceuls, et  ils faisaient sur eux la prière des mort ;ainsi ils pourraient prendre les armes et aller combattre ;s’il leur arrive de mourir au combat ; ils seraient donc ainsi purifies ; par conséquent ; ils pouvaient êtres enterres sans rituels ou autres cérémonies religieux.
Ils étaient effectivement des GEANTS.

Quant a la guerre de libération nationale et a l’instar de toute la Kabylie, toute la population de Tiferdoud, ou qu’elle  se trouvait a participe a cette guerre.
Tiferdoud avait  paye un lourd tribut pour la libération du pays tant ; par ses nombreux martyrs que par les emprisonnements ; et autres souffrances et traumatismes endurés par sa population.
Du fait qu’il n’y avait  jamais eu de campement militaire Français au village, et du patriotisme qui animait sa population ; c’était devenu par conséquent le point de ralliement et  stratégique de l’A L N ; sa population devait assurer  la logistique  des groupes de l’A L N, et autres utilités. Le village était donc tout désigne à la vindicte  de l’armée française.

Je ne m’étendrai  pas sur cette guerre qui est récente et connue de tous et dont les protagonistes sont encore vivants.
Et puis il y a eu tellement d’écrits et il y en aura certainement beaucoup d’autres. Néanmoins, je voudrais rendre un vibrant hommage a tous nos martyrs, qui par leur sacrifice avaient libère non seulement l’Algérie mais toute  l’Afrique.

A mon avis sans, la guerre d’Algérie, la France n’aurait jamais accordée, les indépendances aussi facilement, ce qui n’était pas  dans ses habitudes ; d’abord au Maroc et la Tunisie et puis  une sorte d’autodétermination aux autres pays d’Afrique noire.
C’était pour elle une question de choix  et de stratégie; et elle avait optée pour garder l’Algérie : pour sa richesse et pour la puissance du lobby  des colons sur sa politique intérieure en France métropolitaine.

Elle ne pouvait donc pas, mener la guerre sur plusieurs fronts dans les pays Nord Africains, ce qui lui  serait, matériellement, stratégiquement, politiquement et diplomatiquement nuisible. Toutefois en ce qui nous concerne, elle ne s’était pas gênée de mener  une guerre génocidaire, qu’aucune conscience humaine ne pouvait tolérer, elle qui était la patrie de la déclaration universelle des droit de l’homme avait  utilisée  contre notre peuple tous les moyens abominables pour venir a bout de notre révolution qu’ils soient militaires, psychologiques, la torture, le viol et autres cruautés, jusqu'à se faire aider par l’OTAN ; pour combattre,  un peuple qu’elle avait  toujours méprisée.

Il était dis que cette fois le succès avait change de camp ; grâce au sacrifice de notre peuple.
Pour clore ce chapitre il y a lieu de signaler qu’a Tiferdoud il n’y a jamais eu ni : de harkis, de rallies, ni de mouchards ou autres collaborateurs.

Tiferdoud fut  classe village « rebelle » par l’autorité coloniale.
A chaque  fois que les Kabyles s’unissaient ; ils deviennent invincibles, et ce a travers toute notre histoire, et dans tous les domaines.  
A méditer a mon avis !.

Je termine cette page en rappelant que la première victime pour la liberté et la démocratie des hordes islamistes était de notre village.
Et a  l’image de nos martyrs de toutes les batailles pour la liberté et la dignité  Madjid  Nath Ouamer (AMZAL KAMAL) avait  fait don de sa jeune et prometteuse  vie.
Que la gloire soit a jamais la  leur.        

La KABYLITE .

Les premiers chercheurs français venus en Kabylie vers 1861 s’enquérir sur la façon de vivre, et surtout sur l’organisation de cette poignée de gens qui leurs avaient donnés  tellement de fil à retordre, avaient été ébahis  par ce qu’ils avaient découvert.
Et quels avaient été leurs étonnements de découvrir  chez ces * semi-barbares * une gouvernance qu’ils avaient qualifiés  «  de rêve des utopistes »  et je les cite : « l’organisation politique et administrative du peuple kabyle est une des plus démocratiques et en même temps des plus simples qu’ils  puissent imaginer. Jamais peut être, le système self-government n’a été mis en pratique d’une manière aussi complète…et plus loin ; l’idéal d’un gouvernement juste et bon marche dont nos philosophes cherchent encore la formule a travers mille utopies. Et de poursuivre.. : il est la conséquence naturelle de l’esprit d’association et de solidarité »
Ils avaient été subjugues par cette organisation qui règle tout ; dans la plus pure des démocraties sans couter un sou au contribuable.
Karl Marx était venu parait-il ? étudier cette commune, il était fâcheusement  tombe malade a Alger en aurait eu son avis. Par contre Rosa Luxembourg avait  été en Kabylie.

Il serait prétentieux de ma part de prétendre connaître toutes les règles et lois qui régissent ou régissaient notre société, néanmoins je vais essayer de partager avec vous  le peu que je sais de TAKABAILIT.(kabylite).

TAKBAILIT est une façon d’être et non un quelconque savoir linguistique.
Et quand ont dit ‘’YESSEN TAKEBAILIT’’  ce n’est pas du parlé qu’il s’agit, mais de sa façon d’être et de sa conduite, un kabyle  doit être digne et  irréprochable.

Il faut savoir que dans la langue kabyle il n’existe pas de mots  d’insultes, ce qui ne veut pas dire que nous n’insultons pas, bien au contraire dans ce domaine nous sommes polyglottes ; en général nous le faisons en arabe ou en français.
Comme quoi l’occupation étrangère est quelque part utile ne serait-ce que pour répondre a leurs insultes puisque nos aïeux n’avaient pas juges  nécessaire de nous en dotes.

Ceci par respect a l’homme, l’affront et l’humiliation chez le Kabyle sont intolérables et sévèrement punis, et ce envers qui que ce soit.
Même les tous jeunes pouvaient faire l’objet d’une amende s’ils étaient surpris par un Tamen ou  Amin entrain d’insulter, vociférer, ou proférer des insanités envers quelqu’un.
Et c’était ainsi quand nous étions petits nous ne jouions jamais l’après-midi a Tajmat ou a Akavouch ; de peur de faire l’objet d’un ‘’Hak’’ « amende »d’où la correction des parents pendant au moins une semaine après   la sentence  prononcée a Tajmat et ce pour leurs avoir fait honte lors de l’assemblée du village.

Autre exemple de respect envers son prochain ; le Kabyle n’appelait  pas un quémandeur : un mendiant ou Telab ; il l’appelait « INEVGUI REBBI »(l’hôte de dieu.)
Et quand ces mendiants  passaient la nuit au village ; ce qui dans le temps était quasiment permanent et ils étaient des fois nombreux avant le déclenchement de la  révolution.
Ils étaient donc entièrement pris en charge par une ou deux familles , et si celles-ci  ne pouvaient pas faire face, ils envoyaient leurs enfants  faire le tour du village et demander a tous les foyers de faire don d’un peu de nourriture pour ces pauvres hères
Ce que tout un chacun s’empressait de faire.  
Ces enfants étaient munis de marmites et autres ustensiles pour ramener ce don, car il était fait en nature, ils se présentaient donc devant la porte de chaque maison en disant« MA YALA TAAM AL MOUMNIN !»S’il y a pitance ou a manger o croyant !
Cette prise en charge  etait  une obligation ;( ce a tour de rôle et par foyer);ou si vous voulez par feu. « L’Kanoun ». Tout comme du reste, cette autre prise en charge en nourriture de tous les étrangers au village quand il y avait un deces. « Naii l’meith».

Dans le temps les gens venaient de loin pour présenter leurs condoléances à la famille du défunt.  A l’époque ils venaient a pied ou a dos de mulet,  passant donc la journée en aller et retour ; et tout comme pour les mendiants une famille était donc chargée de faire face aux  obligations  domestiques ; d’ailleurs elle se préparait des mois a l’avance, pour ne pas être prise au dépourvu.

Pour cause de deuil, dans le temps, la famille du défunt n’allumait pas le feu dans son foyer pendant dix jours.
Elle vivait son deuil et n’avait  donc pas, à s’occuper des taches quotidiennes jugées futiles ou superflues après la perte d’un être cher.
Par conséquent elle était l’objet de la solidarité, de la sollicitude et de l’attention de tous  pendant toute la période du deuil, et ce ; dans tous les domaines.
Ce qui précédait que ce soit ; pour les mendiants et les deuils était une spécificité  de notre village.
Du moins pour les mendiants ; ils préféraient d’ailleurs  notre village aux  voisins.

Autre délicatesse, envers les plus démunis ; a l’Achoura et a l’Aïd Seghir en général ou pendant les disettes, sécheresses ou autres calamites qu’elles soient naturelles ou humaines, il était fait appel  a la solidarité du village pour venir en aide aux pauvres.
Les dons  dont tout le monde se pressait  de faire sont remis à Tajmaat, qui se chargeait en toute discrétion a travers ses Teman de la distribution pour les pauvres de leurs Kharoub respectifs.
Ceci afin de préserver la dignité et l’amour-propre du nécessiteux, qui n’était pas, par conséquent redevable a personne en particulier.
Les donateurs ignoraient en général les noms des bénéficiaires.

Le rapatriement des corps de nos morts, qui était aussi une obligation pour le village quelque soit l’endroit        ou le défunt a rendu l’âme.
Hors du village, la solidarité envers le villageois était obligatoire.
Si TIWIZI était un volontariat. TACHMLIT était obligatoire. 

Lors de l’assemblée du village, les citoyens étaient tous  égaux, il n‘y avait  ni riche  ni pauvre, ni savant, ni ignare.
Lorsque la parole était accordée a quelqu’un pour traiter de l’ordre du jour personne n’avait  le droit de l’interrompre même pas son propre père a condition qu’il ne dirait pas des insanités.

Cette organisation qui avait et qui étonne encore aujourd’hui, avait toujours suscité  la haine de tous nos envahisseurs.
Elle avait été et reste l’objectif a détruire de tous les occupants et autres apprentis dictateurs y compris les nôtres.
Les Turcs d’abord, puis la France qui  avait  même essayée  de créer sa propre organisation « Thadjmat N’Tnach ». Elle voulait imposer une Tadjmaath, ceci en faisant fi de la volonté populaire ; elle le berceau de la démocratie.
Mais rien n’y fit ; elle avait  désignée  son comite fantoche ;mais la gestion du village etait restée entre les mains de ses élus ; d’ailleurs elle avait finie  par y renoncer.

Si notre démocratie a survécu  a tous les dangers qui l’avait menace  a travers l’histoire et non seulement par les différents occupants ou roitelets locaux, mais aussi par la religion ou autres philosophies et sectes, c’était parce que cette forme de gouvernance était voulue et acceptée par tous, même si des fois elle était un peu contraignante pour certains évolués, mais tous la considère comme  étant juste et quelque part sécurisante.
Si le kabyle était profondément croyant, il restait a sa façon laïc.
En effet, s’il invoquait  le religieux a l’ouverture et a la clôture de chacune de ses assemblées, il reste fermement pragmatique quant aux prises de décisions.
Il prenait  la parole en saluant d’abord le prophète, et ce ; en toutes circonstances.
Il demandait à l’imam du village d’invoquer le Tout Puissant pour bénir le village ; mais ce dernier lors des réunions ou autres assemblées n’était rien d’autre qu’un citoyen comme les autres.
Le religieux n’interférait jamais dans l’administration du village.
Si la liberté était reconnue pour tous, il n’était pas par exemple permis de manger dans les lieux publics  pendant le carême, ou rentrer ivre au village, c’était sévèrement sanctionne par des amendes.
Il y avait un respect du religieux et des saints.
  
Notre mosquée par exemple dénommée aussi SIDNA GEBRAIN (Saint Gabriel) avait été construite en 1634, mais qui était  rénovée  toutes les décennies.
D’ailleurs moi je me rappelais encore , d’une vigne et d’un figuier la ou l’Imam faisait l’appel a la prière ou a la rupture du jeun.

Sidi Ali Ouyahia, Saint de notre village, dont les descendants sont : Akharoub Ath Aouli à savoir ; les actuels : Akharoub Ath Amr Oussaid et Akharoub Ath Ouslimane, n’etait pas marabout, mais partisan d’Ibn Toumert; c'est-à-dire des Muwahiddines.

Ibn Toumert  etait un berbère de l’Atlas Marocain (TIMNEL). Il avait  régné vers le douzième siècle sur l’Afrique du Nord et l’Andalousie et comme vous le savez, et a l’instar de la plupart des berbères, il était  un rigoriste.
Il avait vécu a Bgayeth ou il a d’ailleurs rencontre son fidele compagnon Abdel Moumen. Il avait gouverne en Tamazight.
Il avait traduit le Coran et la sunna et avait écris  trois livres en berbère.(Tawhid, El Morchida, Aaqidia)

Il avait régné démocratiquement, a la berbère ;il y avait une Tadjmaith de dix(10) et une de cinquante (50) élus .
Pour sa succession, il avait désigné Abd El Moumen qui etait algérien avec l’assentiment bien sur de l’assemblée.

Ibn Toumert etait surnommé : « Assafou  »(le tison) ; il t’éclaire, il te réchauffe, il te fait cuire tes aliments, mais il te brule si tu le manipules  maladroitement.
Si le mausolée de Sidi Ali Ouyahia etait construit dans le cimetière ; par contre il parait qu’il avait  aussi une grande école  fréquentée  par les enfants (tolbas) des villages environnants.
La zerda de Sidi Ouyahia etait fêtée vers la moitié du mois de juin, tout le village y participait.

Activité :

Si maintenant, nous retrouvons les Tiferdoudiens  dans tous les métiers : entrepreneurs, avocats, médecins, notaires, professeurs et autres.
Avant les villages se  spécialisaient par exemple : Taourirt Amrane avait beaucoup de cordonniers, Tavouhessat , Takhlidjth le maquignonnage ; pour Tiferdoud c’était un peu de tout.
Si la principale activité était le commerce des céréales, ils avaient par exemple le monopole de la forge de toute la région de l’ancien Michelet.
Le tiers de locaux commerciaux de Michelet  était  tenu  par les Tiferdoudiens, que ce soit, la restauration, la cordonnerie, ou ce qu’en appelaient a l’époque les denrées coloniales, les docks de céréales, les cafés-maures etc..
Certains faisaient aussi du colportage, de la teinturerie pour la laine, ils fabriquaient aussi du matériel pour le tissage de la laine : tel que le cardeur  ( Akardach) etc..
Ce  en petite-kabyle et toute la région de Sétif St Arnaud.
Et bien sur l’immigration en France en générale, mais ils allaient aussi en Belgique et même en Allemagne, ceci, pour une période bien déterminée qui n’excédait pas deux années en générale et ce a tour de rôle dans la famille et bien sur sans leurs femmes. (C’était un tabou). Quelle que soit l’activité de la personne, le travail  de la terre était sacre, tout était laboure, les arbres entretenus, et malheur au berger qui laisserait son bétail manger les pousses ou petites branches, y compris dans les forets.
Tous avaient du bétail, de la volaille, et autres  élevages  de lapins a la maison, ainsi qu’une bête de somme
Les aires de battage (Anar)  des céréales entouraient  le village.
Il y avait trois moulins dans un  a eau (AOUNA).
 Les céréales particulièrement l’orge, les figues, les cerises, les glands, les oignons étaient vendus par des dizaines de tonnes.
Quand les gens rentraient le soir des champs, et qu’ils ramenaient leurs bétails ; quand ils ne les laissent dans les  « Laazaib », il y avait toujours des encombrements a l’entrée du  village, et chacun attendait son tour pour faire rentrer son bétail a la maison, tellement il y avait de bêtes.
A cette époque, le village ressemblait a une ruche, tout le monde travaillait.
Et dans la journée il était rare de rencontrer quelqu’un au village, il donnait l’impression d’être inhabité.
Le soir Thadjmath était toujours pleine d’hommes en conversation jusqu’au souper.
Certes les conditions de vie étaient dures et laborieuses ; mais les gens étaient heureux, car il y avait cette douceur de vivre ensemble, et cette communion qui n’existe malheureusement plus.
Pour clore cette modeste contribution, si tant, elle aurait eue  votre approbation, je vous suggérerais de faire des 18, 19 et 20 juillet la fête des Ath Vou Youssef  en l’honneur de cette mémorable bataille qui a eue lieu a Thachekirt, et surtout pour  hommage ; une fois n’est pas coutume  a  ces  héroïnes  qu’étaient  les  femmes de  Tiferdoud  et  de Tazrouts  et d’Abi Youcef  en  général.
 Et, ce, j’en serais presque sur aurait l’assentiment des autres composantes de notre aarch, population, élus et comites de villages. 
            Merci pour votre patience.
                                                                        








   

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